Distillé Exhibitions > Porte 10, Rouen, France Jan 19 - Apr 28, 2017

Excerpt from The Art of Distillation, in the catalog for Distillé © 2016.

The Details
The abundance of details in Flaubert’s prose makes him a visual writer. When Madame Bovary was published, critics recognized that this profusion of detail warranted the stamp of “realism” and that it established the predominance of a style grounded in description. It is true that detail itself creates a sort of hyperrealism… Nothing is more visible than details, since we must know “how to see like one with myopia sees, down into the pores of things” (letter from Flaubert to Louise Colet, 16 January 1852).

And yet, the critics of the time immediately understood that this excess of detail prevents us from seeing the whole… The detail encroaches upon the reality with numerous scratches, scrapes, chips, hits, indentations, cut-outs, and cracks that unravel the solid bodies of the novel…

In each representation, Flaubert introduces an element that makes it unrepresentable… With means specific to the still and moving image, Sandra Binion has taken up the challenge to represent what literature considers unrepresentable.
—Yvan Leclerc

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The twelve drawings by Albert Fourié (1854-1937) that accompany the Porte 10 exhibition were made around 1885. They are the preparatory sketches for a series of illustrations for an edition of Madame Bovary by Flaubert. I selected them from a collection of 400 Fourié drawings held at the Musée des Beaux-Arts in Rouen, and combined them with 10 photographs from Distillé. This dialogue shows that we both sought to transform Flaubert's text into visual images.

Extrait de L’art de la distillation, dans le catalogue de Distillé © 2016.
Les détails
L’abondance des détails dans la prose de Flaubert conduit à en faire un écrivain visuel. Au moment de la publication de Madame Bovary, la critique relevait cette profusion de détails où elle voyait la marque du « réalisme » et qu’elle rattachait à la prédominance de la description… Rien de plus visible que les détails, puisqu’il faut savoir « voir comme voient les myopes, jusque dans les pores des choses » (lettre de Flaubert à
Louise Colet, 16 janvier 1852).
Et pourtant, les critiques du temps ont tout de suite compris que cet excès de détails empêchait de voir l’ensemble… Le détail entame le réel, par les nombreuses égratignures, écorchures, écailleurs, enfonçures, découpures, cassures, craquelures qui délitent les corps solides du roman… Dans toute représentation, Flaubert introduit un élément qui la rend irreprésentable… Avec les moyens propres à l’image fixe ou mobile, Sandra Binion s’est confrontée à ce défi de représenter l’irreprésentable littéraire.
—Yvan Leclerc

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Les douze dessins d'Albert Fourié (1854-1937) qui accompagnent l'exposition Porte 10 ont été réalisés vers 1885. Ce sont les esquisses préparatoires d'une série d'illustrations pour une édition de Madame Bovary de Flaubert. Je les ai sélectionnés parmi une collection de 400 dessins Fourié conservés au Musée des Beaux-Arts de Rouen, et les ai combinés avec 10 photographies de Distillé. Ce dialogue montre que nous avons tous les deux cherché à transformer le texte de Flaubert en images visuelles.

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Porte 10 – Espace culturel du CHU-Hôpitaux de Rouen,
Préambule: Une sélection de Photographies

Commissaire : Sylvain Amic, directeur de la Reunion des
Musées Metropolitains-Rouen Normandie, Musée des Beaux-Arts
Don Famille Barjot de Manoël Saumane

Sponsors : CHU-Hôpitaux de Rouen, Reunion des Musées
Métropolitains-Rouen Normandie.

Dans le contexte de “La Ronde,” 9 Musées de la Métropole.
En dialogue avec des esquisses de Albert Fourié de 1885,
Musée des Beaux-Arts, Rouen.

Photos: Sandra Binion